Le Premier ministre François Fillon a vivement plaidé vendredi à Jakarta pour “la régulation de la mondialisation”, thème que la France entend porter en novembre lors du sommet du G20 à Cannes (sud-est), et souligné les points de convergence avec l’Indonésie, qui en est un pays membre.
“L’Indonésie est devenue un grand pays émergent (…) qui prend ses responsabilités, qui joue pleinement son rôle dans les grands débats mondiaux”, a déclaré M. Fillon à la Chambre de commerce et d’industrie franco-indonésienne.
Selon lui, Jakarta l’a notamment prouvé “au sein du G20, où nos positions sont souvent proches, en particulier les priorités de notre présidence en 2011, que ce soit la réforme du système monétaire international, la limitation de la volatilité des prix des matières premières, la sécurité alimentaire ou encore la lutte contre la corruption”. La mondialisation et sécurité alimentaire sont des enjeux majeurs pour les pays en développement.
“Je veux insister sur les enjeux considérables de cette réunion du G20 qui va se tenir à Cannes”, a-t-il enchaîné, soulignant que Paris voulait “mettre sur la table (…) la question globale de la régulation de la mondialisation”.
Mot pour mot ou presque, François Fillon a repris l’argumentaire développé un peu plus tôt devant des étudiants d’Universitas Indonesia.
“La mondialisation, ça ne peut pas être la loi de la jungle, la liberté du plus fort d’écraser le plus faible, la répétition des causes qui ont été à l’origine de la crise économique et financière”, a-t-il dit.
“Si les établissements bancaires font des erreurs, le monde entier n’a pas à les payer, en particulier les plus pauvres n’ont pas à en supporter les conséquences”, a poursuivi M. Fillon.
Il a exprimé le désir de la France d’obtenir “des règles en matière de régulation financière” ainsi qu’une “meilleure régulation du prix des matières premières”. “Il ne s’agit pas bien entendu de fixer de façon administrative le prix (…), mais simplement d’éviter qu’il y ait trop de spéculation”.
Travailler ensemble à une “régulation par les Etats” constituerait “un immense progrès pour l’économie mondiale, pour la communauté internationale”, a-t-il encore argué.
Dans l’après-midi, le Premier ministre, qui sera au Cambodge samedi et dimanche, doit signer un partenariat stratégique, à l’issue de ses entretiens avec le président indonésien Yudhoyono.